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Composition : le Rectangle d'or et l'Idéal de Beauté

abressontrichard



Cet article s’inscrit dans une série d’articles sur la composition pour agencer au mieux les différents éléments de vos tableaux. Peut-être vous êtes-vous déjà interrogé sur ce qu’est le Rectangle d’or, souvent évoqué en architecture comme en peinture ? Voici quelques éléments pour vous y retrouver.


1. Qu’est-ce que le Rectangle d’or ?

Le rectangle d’or est une notion de composition et d’harmonie, d’équilibre dit parfait entre les différentes parties d’un tableau. Le rectangle d’or représenterait ainsi un idéal de beauté, un absolu d’équilibre. Un sujet qui s’inscrirait dans ces figures serait donc équilibré et harmonieux à l'œil.

C’est en effet la composition, soit l’agencement des lignes et des courbes, des valeurs et des teintes, des plans rapprochés, éloignés ou superposés, qui permet de « voir », de mettre en valeur les formes les unes par rapport aux autres, de capter le regard du spectateur, de susciter en lui un ressenti.

On dit ainsi qu’une composition est harmonieuse et a des proportions idéales lorsqu’il y a une relation entre le tout et les différentes parties qui le composent, soit en l’espèce, lorsque les éléments d’un tableau entrent dans un ou plusieurs rectangles d’or.

Le rectangle d’or est un rectangle dont le rapport entre sa base et sa hauteur est égal au nombre d’or, soit à 1,618. On appelle ce nombre d’or, Phi, φ = a/b = (a+b)/a = (1+√5)/2 (environ 1,618).






Et oui, c’est donc une question de géométrie et de mathématiques et c’est le mystère de la Beauté et de la Création !

Pour qu’un espace divisé en parties inégales paraisse harmonieux, il suffirait que l’addition des côtés d’un carré donne la dimension d’une troisième ligne.





Ce nombre d’or serait donc le secret de l’harmonie, l’équilibre parfait des rapports entre les parties d’un tout. On l’a appelé la divine proportion, la division sacrée, le rapport doré, la section dorée, le nombre d’or… Le Nombre d’Or permettrait de construire des formes géométriques aux proportions idéales, harmonieuses, telles que le rectangle ou la spirale…


1. Comment tracer un rectangle d’or ?

Même pour les non matheux, on y arrive en suivant la recette ; reportez vous à mon premier schéma :

1. Tracer tout d’abord un CARRE ABCD, composé de 4 segments de même dimension (et oui, un carré, quoi).

2. Marquer le milieu du segment [AB] et le nommer point E.

3. Tracer un cercle C en pointant la pointe du compas sur le point E (le centre du cercle), avec un rayon de la dimension d’une droite allant de E à C (en pointillés verts sur mon schéma) ;

4. Prolonger le segment de droite [AB] jusqu'à ce qu'il coupe le cercle ;

5. Noter J le point d'intersection de [AB] sur le cercle ;

6. Tracer la perpendiculaire à [AC] passant par J ;

7. Prolonger [DC] jusqu'à ce qu'il coupe la perpendiculaire ; et

8. Noter I le point d'intersection, traçant ainsi un rectangle BJDI.


Le rectangle AJCI obtenu (tracé en jaune) est un premier rectangle d'or. Regardez comme il est beau et bien équilibré !


En continuant à tracer des rectangles d’or, on obtient des mises en abîmes de rectangles tout en harmonie :

1. Tracer un nouveau carré à partir du segment [BJ]

2. En traçant ce carré BJMP, on obtient le rectangle d’or suivant, MPDI

3. et ainsi de suite...



A partir de ces rectangles et du nombre d’or, on peut aussi tracer des spirales, dites spirales de Fibonacci (mathématicien italien du Moyen-Age), en traçant un quart de cercle dans chaque carré. Les diagonales de chaque rectangle se coupent au même point ; ce point est la limite de chaque spirale.



On retrouve ces formes dans la nature, dans les coquillages, ou les feuilles de végétaux par exemple.









Et les architectes s’en sont inspirés comme source de Beauté, comme par exemple pour concevoir des escaliers en colimaçon.








3. Comment se servir du rectangle d’or et du nombre d’or en composition ?



Les peintres n’ont pas manqué non plus de s’y référer pour construire leurs compositions.

On le retrouve par exemple dans les proportions du visage de La Joconde de Léonard de Vinci, qui s’inscrit dans un rectangle d’or, ou dans les proportions du visage de « La Jeune Fille à la perle » de Vermeer :









On retrouve également les rectangles d’or dans « L’homme de Vitruve », le corps s’inscrivant dans des rectangles d’or ; autre exemple, nos bras se rapprochent du Nombre d’Or : notre avant-bras est le segment [AB], la main le segment [CB], le point C étant notre poignet.









Une règle classique de composition est de placer les points d’intérêt selon la règle des tiers, règle probablement inspirée des points d’or.












On peut en trouver un exemple avec le soleil du « Soleil couchant » de Claude Monet, qui est situé sur un point d’or d’un rectangle d’or :









Les rapports au nombre d’or permettent des compositions harmonieuses, comme chez Raphaël :















Ou tout simplement dans le cadrage de nos propres compositions, pour simplement placer des éléments, guider le regard du spectateur ou insuffler mouvement et énergie à une image :










Bon, voilà, il est toujours bon de connaître ces repères, qui expliquent peut-être pourquoi certains tableaux nous attirent plus que d’autres. Peut-être avons-nous aussi intégré ces proportions dans nos inconscients lorsque nous décidons de placer tel élément à telle place dans notre tableau. Approche volontaire ou intuition vers le Beau !


A nos pinceaux !

*

Auteur : Armelle BRESSON-TRICHARD, Atelier ARTmelle

Mars 2023


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