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La couleur BLEU (e) en Peinture

abressontrichard

Nuancier de Bleu (Ligne 3 teintes pures, Lignes 1et 2 + noir, Lignes 4 à 7 + Blanc)


1. Les différents Bleus

Le Bleu est une des couleurs primaires, qui ne s’obtient pas par le mélange d’autres couleurs. Il s’obtient par des pigments minéraux (ex : lapis lazuli ou cobalt et aluminium), par des pigments de synthèse/organiques (ex : Phtalocyanine de cuivre ) ou des pigments végétaux (ex : feuilles d’indigotier avec lequel on fabrique le bleu indigo, un bleu proche du bleu de Prusse).

On peut aussi obtenir différentes teintes de bleu en les mélangeant avec d’autres teintes :

· Bleus clairs : le bleu peut être éclairci, avec du blanc et donner des bleus clairs, comme le bleu de Sèvres, le bleu azur, le bleu céruléum

· Bleus foncés : le bleu peut être foncé, avec du noir et donner des bleus foncés, comme le bleu phtalo ou le bleu de Prusse

· Bleus colorés : le bleu peut aussi être teinté

o avec du jaune, et tirer vers les verts et donc les bleus turquoises

o avec du rouge, pour obtenir des bleus-violets, comme le bleu outremer, ou le bleu royal.


Ci-contre les bleus de base avec lesquels on peut fabriquer d’autres bleus, en y ajoutant du blanc, du noir, du rouge ou du jaune : purs, ils sont transparents. Mélangés avec du blanc ou d’autres teintes, ils peuvent devenir opaques.









Voici quelques dérivés du Bleu de cobalt par exemple, qui peuvent aussi être obtenu avec du bleu outremer :











Et d'autres bleus divers.











Exemple de nuancier de bleu de la marque Winston et Newton :

Exemple de nuancier des Bleus de la marque Rembrandt, Royal Talens :

2. Comment lire les informations sur les tubes de peinture ?

Les lettres PB signifient : Pigments Bleus. (PG signifie Pigments Verts, PW signifie Pigments Blancs, PR signifie Pigments Rouges, PY signifie Pigments Jaunes) en anglais.

Le numéro qui suit fait référence à la teinte définie en fonction de l’Index International des Couleurs (ou le Color Index de la Society of Dyers and Colourists et de l'American Association of Textile Chemists and Colorists).

Les carrés vides, pleins, semi-vide ou semi-pleins indiquent le degré de transparence ou d’opacité de la couleur.

Les étoiles indiquent le degré de tenue à la lumière.

Le chiffre (de 1 à 5) numéro indique la catégorie de prix du tube chez le fabriquant et son numéro de référence chez ce fabriquant.


3. Evolution des couleurs


Le bleu OUTREMER

Pendant longtemps, et ce, dès l’Antiquité, c’est le bleu outremer qui a été utilisé. Il était initialement fabriqué à base de lapis lazuli brûlé, une pierre semi-précieuse importée d’Afghanistan, plus chère que l’or. C’est lui qui composé le bleu égyptien. A partir du Moyen-Age, c’est ce bleu qui a été utilisé en Occident dans la peinture religieuse, pour peindre le Manteau de la Vierge, les voûtes célestes ou les vitraux des cathédrales. Les peintres étaient payés en fonction de la quantité de bleu outremer utilisée. On lui substituait parfois l’azurite ou le smalt. Il a ensuite été repris par la Royauté comme couleur royale.

C’est par exemple le bleu utilisé par Vermeer dans on tableau « La Laitière » vers 1658.

Il a ensuite été synthétisé vers 1830. C’est un bleu chaud qui contient une pointe de rouge par opposition au bleu de Prusse ou au bleu phtalo qui tire vers le vert ou le noir. Il est parfait pour représenter la mer ou le ciel, dans de subtils lavis dégradés de blanc.






C’est aussi le bleu utilisé par Yves Klein dans ses célèbres monochromes.











Le BLEU DE COBALT

Vers 1802, un chimiste a composé le bleu de Cobalt, qui a alors remplacé le bleu outremer et le smalt, car bien moins cher. C’est un bleu-violet plutôt chaud. On en tire des bleus verts en y a joutant de l’oxyde de zinc (bleu turquoise), et des bleus clairs comme le bleu azur ou le bleu céruléum ou céruléen en y ajoutant du blanc. C’était une des couleurs préférées de Van Gogh : « Le bleu de cobalt est une couleur divine et il n’y a rien de plus beau pour installer une atmosphère. » écrivait-il à son frère Théo.

Nuit étoilée, Vincent Van Gogh,1889











Il a aussi beaucoup été utilisé par les peintres impressionnistes, notamment pour traiter les ombres violacées ou l’eau.

Coucher de soleil sur la neige à Lavacourt, Claude Monet, 1881






En barque sur la Seine, Auguste Renoir, 1875










Le BLEU DE PRUSSE

Le bleu de Prusse est le premier composant synthétique moderne, le premier bleu de synthèse, plutôt transparent, mais très colorant, trouvé par hasard par un chimiste allemand vers 1704 en cherchant à fabriquer du rouge. C’est un bleu très foncé qui tire sur vers le noir s’il est peu éclairé. Les Japonais l’ont découvert vers 1830 avec l’ouverture du Japon sur le monde. Il a été beaucoup utilisé par le peintre Hokusai : c’est le bleu de « La Grande Vague de Kanawaga » et des « 36 vues du Mont Fuji ».


C’est également le bleu utilisé par Picasso pendant sa période bleue.


















Le BLEU PHTALO

Vers 1930, le bleu phtalo a été mis au point, et a été largement utilisé comme substitut au bleu de Prusse. Le bleu indigo est également très proche de ces deux bleus.


4. Signification symbolique du bleu

Le bleu est largement utilisé en peinture. Outre son utilisation pour peindre la mer (la Méditerranée : la Grande Bleue), le ciel ou les ombres, il évoque tour à tour la couleur céleste, la présence divine, la lumière, la royauté et la noblesse, les armées et les institutions (les uniformes de l’armée prussienne, les casques bleus, l’Union Européenne…).


Le bleu est aussi symbole d’éternité, de l’infini, du rêve, de l’inconscient et de la discrétion… C’est la couleur du saphir bleu, allant du bleu clair au bleu foncé, symbole de vérité, de sagesse, de fidélité et de paix. C’est aussi la couleur du jean (initialement teint à l’indigo), qui donnera son nom au bleu de travail et aux cols bleus pour désigner les ouvriers. Elle évoque aujourd’hui la lumière des écrans et est prisée dans le secteur des nouvelles technologies.


Elle peut exprimer des émotions plutôt négatives, comme la mélancolie, la tristesse (exprimée à travers la musique de blues américaine), l’angoisse, la peur, ou au contraire des émotions positives comme la tranquillité, la sérénité ou le calme.


Le bleu serait la couleur préférée partout en Occident depuis le XVIIIème siècle.


Alors, amusez vous à reconnaitre les différents bleus utilisés dans les tableaux au fil du temps et laissez vous inspirer…


A nos pinceaux !


(Sources : diverses et variées. Je vous recommande particulièrement la lecture de « Bleu, histoire d’une couleur » de Michel Pastoureau.)


Auteur : Armelle Bresson-Trichard, Avril 2013

Atelier ARTmelle

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